mardi 28 septembre 2010

Je ne serai pas une femme qui pleure / Anca Visdei. - Actes Sud junior, 2010

Je ne serai pas une femme qui pleure / Anca Visdei. - Actes Sud junior, 2010
Marianne, 13 ans, découvre son corps, et prend plaisir à le faire.
Un jour sa mère entre dans sa chambre sans frapper, et est choquée par le spectacle qui se présente à elle.
Aussitôt elle la menace de l’emmener chez le médecin car pour elle c’est une maladie.
Marianne est toute heureuse de cette décision car elle est amoureuse de son médecin.
Comme beaucoup de jeunes de son âge qui sont en désaccord avec leurs parents, elle souhaite leur mort. Le hasard a fait que cela arrive, ils meurent dans un accident.
Devant cette situation, sa tante veut également l’emmener chez le fameux médecin, et Marianne n’attend que cela pour enfin connaître l’amour avec une personne, à ses yeux, expérimentée.
Marianne, malgré son jeune âge ne veut pas que les autres prennent les décisions à sa place, et surtout pas les hommes car ils lui rappellent le comportement de son père envers sa mère.
Elle veut décider de tout, gérer son corps et son esprit.

Un récit très bien écrit, même si par moments le lecteur est mal à l’aise dans la description de certaines situations. A travers ce monologue, l’auteur nous fait partager à la fois le mal-être des ados, la volonté de ne pas vivre des scènes aux quelles ils ont assisté, et leur découverte de la vie tout simplement.
Danièle, Espace Jeunesse

L'art de pleurer en choeur : roman / Erling Jepsen ; Caroline Berg. - S. Wespieser éditeur, 2010

L'art de pleurer en choeur : roman / Erling Jepsen ; Caroline Berg. - S. Wespieser éditeur, 2010
Erling Jepsen, dont c’est le premier livre traduit en français, nous livre le portait d’une famille de petits commerçants dans une ville rurale danoise des années 60.
Cette famille est un peu particulière : le père pour gagner un peu plus d’argent fait des discours lors des enterrements, il possède le pouvoir des mots.
Les affaires tournent mieux pour eux après un enterrement car dès que le cercueil est dans le trou, il prend la parole.
Ce père se voudrait tout puissant et cherche par tous les moyens une certaine notoriété. Aussi dès qu’ il a des soucis à l’épicerie, avec ses voisins ou avec sa femme, il appelle sa fille Sanne de 14 ans pour l’apaiser.
Le petit frère de 11 ans, le narrateur, s’aperçoit du mépris de sa sœur pour son père, mais naïvement il lui demandera d’accepter d’aller le consoler.
Jusqu’au jour où Sanne décide d’aller parler de l’inceste devant les caméras.

Cette ambiance familiale où pèsent des non-dits, l’hypocrisie de la mère qui n’intervient pas et ce père jaloux et colérique rendent l’atmosphère difficilement acceptable.
Erling Jepsen parvient avec ce récit à nous montrer le degré de cruauté de chaque être humain de cette famille. Son écriture juste et émouvante renforce la force de ce roman, que l’on n’oubliera pas de si tôt.
Béatrice

> Voir aussi :
Le Matricule des anges : L' Art de pleurer en choeur
Article paru dans le N° 112. Avril 2010 par Delphine Descaves.

Visites / Alexandre Chemetoff. - Archibooks + Sautereau éditeur, 2009

Visites / Alexandre Chemetoff. - Archibooks + Sautereau éditeur, 2009
Voici un livre qui intéressera les blanquefortais à plus d’un titre.
Alexandre Chemetoff est l’architecte paysagiste qui a réalisé les projets urbains La Rivière ainsi que la ferme Labonne et la maison Roldan à Blanquefort.
Dans cet ouvrage imposant, que l’on prendra au gré de ses envies, dans sa bibliothèque, l’architecte détaille chaque projet présenté.
Cela passe bien souvent par des visites régulières sur le terrain avec les collaborateurs de l’agence qu’il dirige.
Les échanges retranscrits permettent de comprendre la genèse des projets ainsi que le cheminement architectural global des équipes qu'il dirige.
La spécificité du site et son histoire, le choix des matériaux, l’écoute des collaborateurs en fournissent la clé de voûte, et « si il n’y a pas de dialogue, il n’y a pas de projet » affirme Alexandre Chemetoff.
Une galerie des projets construits succède à ces entretiens, et on pourra déplorer toutefois la mauvaise qualité des photographies reproduites.
Mais on les accepte car les propos de l’architecte sur l’ensemble de son travail et de ses diverses expériences architecturales intéresseront le non initié comme le spécialiste, le technicien ou l’élu.
Béatrice